deçà, delà
" peuvent donc apparaître comme les images zigzagantes d'un
homme ivre pour qui la boisson est hélas la fatalité. - La fuite en avant
La 2ème strophe souligne la tentation de la mémoire et des
souvenirs comme remède à la fuite du temps. III- Le paysage verlainien
Chanson d'automne est un poème en demi-teintes, tel que les
affectionnait Verlaine ou l'éphémère côtoie l'indéfini, où les contours se diluent dans la brume
des larmes et où le paysage s'efface pour envoyer le reflet torturé
d'une conscience tourmentée et indécise. - L'impressionnisme
L'automne est ici dépeinte par l'impression qu'elle dégage
plutôt que par la réalités des couleurs de la nature
en cette saison. Chanson d'automne suggère le paysage plus qu'il
ne le décrit, esquisse plus qu'il ne peint. Chanson d'automne est
un poème de la sensation, du non-dit, de l'inexprimable. - Le paysage est un état d'âme
L'automne devient un paysage et un lien s'établit entre la
saison qui précède la fin de l'année et ce qui prélude
à la fin d'une vie.
Chanson D'automne Analyse
Paul
Verlaine en reprend directement le principe. Les Poèmes saturniens datent de 1866, les Fleurs du mal de 1857. À une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l' ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair … puis la nuit! – Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai -je plus que dans l' éternité? Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais! Voici maintenant le même repérage pour Chanson d'automne. CHANSON D' AUTOMNE Les sanglots longs Des violons De l' automne Blessent mon cœur D'une langueur Monotone. Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure; Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m' emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.
Chanson D Automne Analyse De
L'été est également associé dans la seconde partie du poème à l'Amour; Baudelaire a organisé des correspondances entre les yeux de la femme aimée et leur lumière verdâtre; cet amour apaisant et réconfortant ne parvient pas toutefois à lui faire oublier "le soleil rayonnant sur la mer " c'est à dire la saison estivale et sa lumière éclatante, Autrement dit l'amour ne peut entièrement le réconforter de voir sa jeunesse le quitter. Au vers 19, amour est mis en parallèle avec ce soleil et l'expression rien ne me vaut consacre al préférence accordée à la jeunesse. Cet été par trop éphémère n'occupe qu'un seul vers à l'intérieur des quatre premiers quatrains qui sont dominés par l'Hiver. Par opposition à l'été chaud et ensoleillé, l'Hiver est d'abord caractérisé par le froid et le manque de clarté: dès le premier vers, la périphrase "froides ténèbres" montre bien l'association de ces deux caractéristiques. Le premier quatrain débute également les correspondances entre cette quatrième saison et la mort.
Chanson D Automne Analyse Youtube
Ce livre est clos. Chères idées...
3-Ah! l'Inspiration
superbe et souveraine...
Avec des mots simples et des images champêtres, Verlaine nous fait
partager à travers ce paysage toute son émotion. Verlaine
nous apparaît cependant comme un adolescent "soumis" à
ses pulsions amoureuses le temps de quelques jours de vacances. Plan
de commentaire
I-De la musique avant toute chose
- Un rythme propre à la chanson
Le rythme 4/4/3 qui sous-tend tout le poème fait sa spécificité
et son originalité. Les vers courts sont rares en poésie. En recourant au vers court, Verlaine fait resurgir un rythme que l'inconscient
reconnaît comme une chanson " Au clair de la lune/Mon ami Pierrot
(5/5) ". - Une recherche de sonorités
Aux sonorités sourdes adoucies de nombreuses liquides " l ", " m ", " n ", de la première
strophe
- Un vocabulaire musical
Les violons au 2ème vers rappellent qu'il s'agit d'une chanson. Par delà la musicalité des mots, le vocabulaire est simple,
sans artifice comme celui d'une chanson populaire.
- La deuxième partie nous semble incohérente au départ, avec les mots "J'aime [... ] douce beauté" mais les mots "mais" et "amer" établissent la relation avec la première partie du poème. - "Ni le boudoir, ni l'âtre": Métonymie. - Vers 19 et 20: Baudelaire remet les pieds sur terre et laisse le spleen s'installer à la place de l'Idéal, perdu dans son malheur et cherchant quelque réconfort que la femme ne peut lui donner, car il a besoin de cette chaleur de la nature; le soleil, donc l'été. - Vers 21: Appel au secours, de besoin d'aide, avec l'usage de l'impératif "aimez-moi", "soyez". - Mère: besoin d'amour maternel, besoin d'affection et protection. - Amante: Besoin de passion, de plaisir. - Sœur: complicité. => On a là toutes les images de la femme
- Ephémère: Besoin d'un moment qui casse la monotonie. - Le dernier quatrain, plein d'exclamations, est comme une révolte, et un dernier espoir vers le beau temps. - "La tombe attend…": A nouveau la mort, proche tout au long du poème. - Les 3 derniers vers sont encore une recherche désespérée vers la femme puis le soleil ("rayon jaune et doux").
L'automne apparait comme un personnage actif alors que Verlaine est passif. Il est comme le jouet de la saison. Toute cette strophe est bercée par une assonance en [l]. Elle peut suggérer, par son côté liquide, les larmes qui coulent. On retrouve l'adjectif » monotone en fin de strophe, qui par sa ressemblance de profil phonique mais aussi par sa signification est un leitmotiv e l'automne en poésie. Ill. … et moi 1. La fuite du temps L'automne, qui était le protagoniste principal de la première strophe et qui provoquait la langueur, provoque, dans la deuxième strophe, le souvenir et, incidemment les pleurs. Cette deuxième strophe est marquée par une seconde impulsion sonore, l'heure qui sonne. Elle apparait comme une sorte de glas qui engendre la mélancolie et la souffrance: » suffocant » blême » pleure parce qu'elle est le rappel de la fuite du temps: