L'utilisation de la lumière, les éclairages surexposés et les clair-obscurs évoquent tantôt la peinture de George de La Tour mais également l'esthétisme et les ambiances des gravures du grand illustrateur français, Gustave Doré. Parmi quelques exemples:
L'arrivée du père au palais de la Bête par les bois évoquent à la fois une scène de l'Idylle d'un roi et la gravure de la même scène représentée par Doré. La belle et la bête gustave doré tour. L'escalier évoque également celui de Peau-d'âne. La chambre de la Belle est tapissée de mousse et de végétaux qui entourent un lit à baldaquin en voile rappelant le lit de la Belle au bois dormant. Doré est présent dans l'essence même du film… comme si ils avaient essayé de retranscrire une gravure en image cinématographique, en effet il n'y a pas de flou ou de fondu dans la Belle et la Bête (qui était très en vogue dans les films fantastiques à l'époque). Cocteau n'en voulait pas parce que pour lui ce type de procédé était synonyme d'imaginaire dans l'inconscient collectif, il voulait en créer un nouveau.
La Belle Et La Bête Gustave Doré La
Malgré la quasi-perfection qu'elle atteint parfois, elle ne nous a émus à aucun moment. » Le film repartira bredouille de Cannes. Lors de la sortie en salles, on peut lire la même déception sous la plume assassine de Jacqueline Lenoir, dans le socialiste Gavroche: « La Belle et la Bête ne peut nous convaincre de la façon que souhaitait Jean Cocteau. Il eût fallu plus de naïveté, de pureté. Un conte de fées, ce sombre délire d'esthète à la mode? Allons, allons, soyons sérieux [... Il se trouvera des femmes pâmées pour roucouler que c'est « délicieux » et des hommes distingués pour affirmer qu'il y a là « quelque chose ». Je ne saurais vous dire quoi. Les admirateurs de la Belle et la Bête non plus d'ailleurs. Hommage à Gustave Doré. L'important, c'est d'avoir compris, même si, comme nous l'annonce ingénument Cocteau lui-même, il n'y a rien à comprendre. » Dans La Jeune République, Roger Proville compare défavorablement La Belle et la Bête à un autre film sorti au même moment, Rome, ville ouverte du cinéaste néoréaliste Roberto Rosselini.
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La Belle Et La Bête Gustave Doré Tour
La figure d'un Moïse à jamais liée à celle de Charlton Heston et des scènes emblématiques des Dix Commandements (1956) doivent beaucoup aux illustrations de La Bible (1866) de Doré, que Cecil B. DeMille tenait en admiration profonde.
Bref, une impression permanente de déjà-vu. Buste du baron de Münchhausen, sculpté dans le marbre par Antonio Canova (Gustave Doré, 1862) / Les Aventures du baron de Münchhausen (Terry Gilliam, 1988)
Superproductions graphiques
Gustave Doré, à défaut d'avoir l'étiquette de la modernité au regard de l'histoire de l'art comme Manet, l'aura du point de vue de l'histoire du cinéma, en anticipant tout un pan du septième art: le cinéma grand spectacle et la culture de masse. Non seulement par la déclinaison sous différents formats de son travail (5) et sa grande diffusion via des projections par lanternes magiques, peu commune chez les artistes de l'époque. La Belle et la Bête | ADRC. Mais aussi par sa parfaite maîtrise des représentations de masses, par le sensationnalisme de certaines scènes et la dramaturgie de ses personnages qui préfigurent en quelque sorte les superproductions hollywoodiennes, ceux des péplums et autres sujets religieux et mythologiques dont le cinéma américain s'est emparé dans les années 1950, avec ses acteurs au jeu parfois outranciers et ses plans cinémascopes aux mille figurants.
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Mais surtout parce que Belle est incarnée à la perfection par Emma Watson. À la fois douce, forte et charmante, la comédienne britannique, devenue star mondiale avec la saga Harry Potter, trouve dans cette héroïne inoubliable un écho à ses nombreux combats pour défendre la cause féministe. L'article parle de...
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Un film de Jean Cocteau
Ce film de Cocteau est le premier du genre, il est le premier à faire entrer le spectateur dans un monde imaginaire, il utilise pour se faire de nombreuses trouvailles et beaucoup d'ingéniosité. Car ce film est fait avec très peu de moyen à cause de la fin de la guerre… Il a été tourné en grande partie dans des décors très simples et épurés, ce qui leur donne vie, c'est l'utilisation de la lumière et du clair obscur. La narration et le fantastique repose parfois complètement sur ces jeux savants de l'ombre et de la lumière. La belle et la bête gustave dore puy. Au début du film, la différence entre le monde réel et le monde imaginaire du château de la bête est marqué par ces lumières changeantes, comme des écrans que doit passer le père pour pénétrer dans un univers plus lumineux et bien plus étrange. Plusieurs plans sont tournés en contre-plongée, afin de sans doute renforcer le coté dominant, inquiétant du domaine et de son maître. Si je dis plus haut que la narration repose parfois essentiellement sur la lumière c'est qu'il y a peu de dialogues, bien sûr cela vient du fait que les deux protagonistes se voient peu.