art moderne et contemporain
Une drôle de colonie d'insectes filmée sur le mur d'une maison. Pour la premiere fois, la Maison rouge, lieu d'exposition parisien dedie a l'art contemporain, presente la collection de son fondateur, Antoine de Galbert..? Plus de 1 200? uvres de 500 artistes forment un long ruban d? environ 3 metres de haut et 278 metres de long sur toutes les cimaises de la fondation?.
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Le Mur Maison Rouge Wine
Comme il y a quelques mois avec 'Théâtre du monde', la Maison Rouge s'applique une fois encore à bousculer nos habitudes en proposant une exposition loin des habituels parcours balisés. Cette fois, pour fêter les dix ans du lieu, c'est la collection de son fondateur, Antoine de Galbert, qui est l'objet de toutes les attentions - plus exactement une partie de sa collection, environ un millier de peintures, dessins, photographies ou petites sculptures, bref, tout ce qui peut se mettre au mur. Quant à l'accrochage en lui-même, il a été réalisé par un logiciel qui a choisi, aléatoirement, où se plaçait telle ou telle œuvre, selon sa taille et son numéro d'inventaire. Le résultat de ce procédé basé sur le hasard ressemble à une frise immense et interminable, un « mur » d'art de trois mètres de haut, qui voit se côtoyer des pièces du monde entier et de tous les styles, Antoine de Galbert ayant bâti sa collection avec une curiosité et un iconoclasme évidents. Anders Petersen, Henry Darger, Jochen Gerner, Eadweard Muybridge, Gilbert & George, Jan Fabre, Hans Bellmer et plusieurs centaines d'autres artistes se frottent, se répondent, s'affrontent au fil d'un parcours dantesque où se tissent des liens inattendus entre des noms qui n'auraient eu que peu de chance de se rencontrer si la scénographie avait été froidement organisée.
De Galbert dit d'ailleurs du «Mur», « mon autoportrait ». «Montrer, c'est militer» C'est cet entre-soi de la collection qui l'a toujours fasciné, le côté cabinet de curiosités. C'est les personnalités qu'elle suppose, l'image dix-neuviémiste de l'accumulateur fou, qui vit chez soi avec des centaines de choses en les cachant jalousement des regards. Une collection tient chaud. La chambre d'Antoine de Galbert, par exemple, est recouverte du sol au plafond de choses qu'il aime et qu'il a accrochées à la main. Quand il a créé la Maison rouge, il savait qu'un de ses objectifs était d'exposer des collections privées. «Aucun musée ne le faisait, c'était un peu tabou», rappelle-t-il en ajoutant que «Passions privées», au musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 1995, était la seule expérience d'exposition de collections privées dans un musée. Pourtant, dans les réserves, des milliers d'artistes sont là, invisibles. «On apprend beaucoup au travers des collections, souligne-t-il. On y voit des relectures, des positions étranges, de vraies libertés qui échappent à l'histoire de l'art.