Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui! Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui. Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris. ETUDE D'UN TEXTE POUR LE BAC ORAL DE FRANÇAIS (5) : LE CYGNE. Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.
Le Cygne Mallarmé - Le Blog De Mmepinceel
Ce poème est basé sur des allitération en –i ce qui suggère le registre de la plainte, l'énergie qui se dégage d'un jour naissant porteur d'avenir. Dans le second quatrain, on sait maintenant que le personnage principal est un cygne qui est vieux et qui et marqué par l'âge. Il fait des efforts pour se délivrer. Sentiment pathétique parce qu'il avait une beauté éblouissante autrefois. Son vieil âge l'empêche d'être dans toute sa splendeur. Il a la nostalgie du passé et se reproche une faute, ne pas avoir abandonné cette région quand il en avait l'occasion. Dans le premier tercet, on apprend que le cygne est en train de mourir sous le poids de la glace (agonie). Mallarme.fr » Cygne. Le reste de son corps est paralysé seul sa tête est libre. Mais son effort est voué à l'échec, il ne réussira pas à sortir de la glace, c'est un effort qui est pitoyable. Dans le second tercet, le cygne renonce à sortir de la glace et abandonne. Il est prêt à mourir, mort préparé au tercet précédent avec agonie. (vers 10) le cygne n'est plus que le fantôme de lui-même, c'est une résignation hautaine.
Le Vierge, Le Vivace Et Le Bel Aujourd’Hui … De Stéphane Mallarme Sur Unjourunpoeme.Fr : Lectures, Commentaires, Recueils
Mais non v. 11, marque la deuxième antithèse négative qui introduit un effet de surprise par son rejet en début de vers, il ne pourra pas échapper à son destin. Il demeure prisonnier. Avec l'euphémisme au vers 13 il s'immobilise le cygne apparait comme mort. Après agonie et hante la mort du cygne se confirme avec fantôme Avec cette hyperbole, ce mot désigne ici une sorte d'absence de vie, un minimum d'être. Le cygne est donc assigné à résidence dans cette matière mortifère. ] Contrairement au quatrain on note une nette confirmation de la fatalité: celle de l'échec de la fuite délivre v. 6. Et cette idée est confirmée avec la négation pour n'avoir pas v. 7. Avec l'expression pour n'avoir pas chanté v. Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui … de Stéphane MALLARME sur UnJourUnPoeme.fr : lectures, commentaires, recueils. 7, l'acte de parole est celui du reproche. L'oiseau aurait dû célébrer la région d'un paradis désormais perdu, car il appartient à l'autrefois et pour ne pas l'avoir fait le voilà puni. Nous avons la cause de cet emprisonnement: le manque d'élan lui a valu cette prison. ]
Mallarme.Fr &Raquo; Cygne
à ceux qui s'abreuvent de pleurs Et tettent la Douleur comme une bonne louve! Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs! Ainsi dans la forêt où mon esprit s'exile Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor! Je pense aux matelots oubliés dans une île, Aux captifs, aux vaincus!... à bien d'autres encor!
Etude D'un Texte Pour Le Bac Oral De FranÇAis (5) : Le Cygne
Ces « coups d'aile » étaient déjà présents au vers précédent dans l'allitération:
LE Vierge LE Vivace et LE Bel aujourd'hui
• Mais cette évocation est assourdie par sa reprise en mineur au quatrième vers: … « que chante sous le givre / Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui! »
→ Après l'élan, la retombée: « [l]es vols qui n'ont pas fui! » sont les poèmes qu'il aurait pu réaliser et dont le remords le « hante », maintenant que ces beaux projets sont figés et refroidis. Mais « hante » ne suggère pas seulement le remords, il évoque aussi quelque chose d'irréel, les virtualités non réalisées, et annonce le
« fantôme » qui apparaîtra au vers 12.
β) Le lac. Espace vide et durci par le gel, qui symbolise l'âme du poète frappé de stérilité et incapable de créer. Oublié appelle un double commentaire:
• au sens courant du mot, le lac gelé est devenu invisible sous le givre, au point qu'on ne sait plus qu'il est là, qu'on l'a « oublié ». • étymologiquement, Littré rapproche oublié (< oblivisci) de lividus = pâle.
Poésies (Mallarmé) - 1S - Profil D'œuvre Français - Kartable
Résumé du document Mallarmé se voyait comme puriste de la poésie. Il est considéré comme un poète hermétique, c'est-à-dire que ses poèmes sont volontairement obscurs. Il veut être lu par des lecteurs confirmés qui pourront déchiffrer son art. Dans ce sonnet, Mallarmé joue sur des sonorités. Le sens général du poème ne suppose aucun doute: un cygne pris dans la glace reprend conscience de sa condition et fait un ultime effort pour se libérer. Comment Mallarmé exprime-t-il ici la stérilité poétique à travers le sort du cygne? Nous verrons tout d'abord la description réaliste du cygne. Puis dans un deuxième temps, nous étudierons l'écriture spécifique de Mallarmé dans ce sonnet. Et enfin, nous analyserons le symbole de la mort du cygne chez Mallarmé.
À Victor Hugo. I Andromaque, je pense à vous! Ce petit fleuve, Pauvre et triste miroir où jadis resplendit L'immense majesté de vos douleurs de veuve, Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit, A fécondé soudain ma mémoire fertile, Comme je traversais le nouveau Carrousel. Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville Change plus vite, hélas! que le cœur d'un mortel); Je ne vois qu'en esprit tout ce camp de baraques, Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts, Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques, Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus. Là s'étalait jadis une ménagerie; Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux, Un cygne qui s'était évadé de sa cage, Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec, Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage. Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre, Et disait, le cœur plein de son beau lac natal: « Eau, quand donc pleuvras-tu?