Montaigne récapitule le projet dans une formule "je suis moi-même la matière de mon livre". Montaigne veut encore une fois décourager le lecteur en insinuant que ce livre n'aura pas d'intérêt pour lui: "ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain". L'anaphore de "si" suivie à chaque fois par des adjectifs péjoratifs ("frivole", "vain") montre bien la volonté de Montaigne de dévaloriser son ouvrage. Montaigne se pose le problème auquel il est confronté, et c'est lui le premier écrivain à y être confronté,
comment un sujet particulier peut-il intéresser un public? Il est conscient du paradoxe de l'autobiographie. Pour terminer, Montaigne pose la forme la plus logique de la conclusion "adieu donc". Il congédie le lecteur, et le terme "adieu" signifie qu'ils ne doivent plus se revoir, donc il demande au lecteur de refermer le livre et de ne plus lire la suite, ce qui est encore une fois un procédé pour piquer la curiosité du lecteur et bien au contraire l'encourager à continuer de lire.
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Il jette une grande part de misère en pâture au lecteur qui se voit confronté, en même temps que lui, aux réalités négatives de l'humanité. Un véritable compte rendu de la faiblesse humaine Confirmant la thématique du recueil, Baudelaire va versifier le Mal qui marque l'homme et ses humeurs noires, rejoignant là la vision de l'homme qu'avait Pascal, philosophe du XVIIe siècle: Que le cœur de l'homme est creux et plein d'ordures Ainsi, il va utiliser: - l'omniprésence du champ lexical du vice et du péché avec péché (vers lésine (vers péchés (vers lâches (vers Satan Trismégiste (vers Diable (vers Enfer (vers débauché (vers volons (vers Démons (vers viol (vers poison (vers poignard (vers vices (vers 32) et Ennui (vers 37). ]
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Il permet à la fois de faire une critique de ce qui constitue l'âme de l'être humain, quel qu'il soit, mais vise surtout à faire prendre conscience au lecteur de ce qu'il y a au fond de lui. Baudelaire ne fait pas l'apologie du mal, ni la critique de son lecteur, mais de l'humanité tout entière, en commençant par lui-même. Le vocabulaire axiologique ( sottise, erreur, péché, lésine, remords, lâches, têtus, plaisir clandestin) annonce la vision de l'homme et du monde de l'auteur, le jugement de Baudelaire étant ici entièrement explicite. Il montre que le pouvoir destructeur de l'homme et ses vices nombreux, sont ralentis par sa lâcheté qui l'empêche d'aller jusqu'au bout de ses fantasmes morbides « Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie, / N'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins / Le canevas banal de nos piteux destins / C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie. » Cependant Baudelaire ne se contente pas de critiquer le lecteur. D'abord, c'est l'Ennui qui pousse au vice, ensuite, le lecteur est son semblable, son frère; il n'est pas question pour lui de critiquer son lecteur mais de lui faire prendre conscience de l'animalité et des vices qui unissent l'humanité toute entière.
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Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde,
je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice:
car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l'a permis. Que si j'eusse été entre
ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier,
et tout nu. Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre: ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc; de Montaigne, ce premier de mars mil cinq cent quatre vingts. Montaigne - Les Essais
Podcast de France inter sur Au lecteur, de Montaigne
Analyse linéaire
¤ Dans la première partie "C'est ici... " à "... d'un tel dessein. ": Montaigne s'adresse au lecteur
¤ Dans la deuxième partie "Je l'ai voué... " à ".. 'ils ont eue de moi.
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C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent. Aux objets répugnants nous trouvons des appas; Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange Le sein martyrisé d'une antique catin, Nous volons au passage un plaisir clandestin Que nous pressons bien fort comme une vieille orange. Serré, fourmillant comme un million d'helminthes, Dans nos cerveaux ribote un peuple de démons, Et quand nous respirons, la Mort dans nos poumons Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes. Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie, N'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins Le canevas banal de nos piteux destins, C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie. Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices, Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
La sottise, l ' erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches,
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaîment dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. Sur l ' oreiller du mal c ' est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste. C ' est le Diable qui tient les fils qui nous remuent! Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l ' Enfer nous descendons d ' un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. Ainsi qu ' un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d ' une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange. Serré, fourmillant, comme un million d ' helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.