Des compétences propres, une arme puissante Le Congrès a des compétences législatives et budgétaires, mais aussi et surtout la possibilité d'exercer un contrepouvoir face à la puissance du Président. Son statut bicamériste lui permet de représenter à la fois les États fédérés (Sénat) et le peuple (Chambre des représentants). [... ] [... ] Le régime présidentiel se caractérise par « une stricte séparation des pouvoirs: le pouvoir législatif a le monopole de l'initiative et la pleine maîtrise de la procédure législative; le pouvoir exécutif, qui dispose d'une légitimité fondée sur le suffrage universel, ne peut être renversé. » Aux États-Unis, le régime présidentiel est encadré par des contrepouvoirs importants. Le Président est élu par suffrage universel indirect, pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois; il a la charge notamment du pouvoir exécutif et réglementaire. ] Alors que le Président est le Chef des armées, il doit obtenir l'accord du Congrès pour engager des troupes à l'étranger pour une durée supérieure à 60 jours, et ce depuis le « War Power Act » de 1973.
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De fait, dans les États de droit contemporains, c'est la théorie des checks and balances (qui se traduirait par l'expression: « poids et contrepoids ») qui est souvent mise en avant pour affirmer la prépondérance d'un nécessaire jeu d'équilibre entre les trois pouvoirs. Le régime présidentiel américain, par exemple, quoi qu'affirmé, n'en est pas moins considérablement limité dans ses prérogatives par le vote du budget, de confiance ou de la déclaration de guerre par le Congrès, qui demeure une institution clef du système politique américain. Il ne s'agit donc pas tant d'une lutte ou d'un conflit entre les pouvoirs que d'un équilibre, une complémentarité recherchée entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ce afin de permettre une gestion politique et institutionnelle plus apaisée. L'évolution du pouvoir exécutif en France depuis 1958 Qu'en est-il de la situation française? Assurément, le pouvoir de l'exécutif est bien plus affirmé qu'aux États-Unis, à titre d'exemple. Certes, le Conseil constitutionnel, créé en 1958 avec la Constitution et s'affirmant « garant des libertés fondamentales » en 1971 par sa fameuse décision « Liberté d'association », n'est plus le « chien de garde de l'exécutif » comme souhaité par le rédacteur de la Constitution, Michel Debré.
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En France où l'histoire politique a consacré le passage progressif d'un suzerain primus inter pares à un roi véritablement souverain, le pouvoir exécutif a joué un rôle pivot constant dans la définition des régimes politiques adoptés. La République, héritière de ce constat, a durablement veillé, avant 1958, à congédier le pouvoir exécutif pour consacrer le pouvoir législatif. Elle est cependant revenue sur cette conception après la débâcle de 1940 et le régime de Vichy en rétablissant, sous l'aune de Charles de Gaulle et Michel Debré, la « monarchie républicaine ». C'est ainsi que la Constitution consacre l'entièreté de son titre II au Président de la République (articles 5 à 19) et son titre III au Gouvernement (articles 20 à 23), tout en précisant la nature et le fonctionnement des rapports entre le Parlement et le Gouvernement (articles 34 à 51-2). Ainsi le Président de la République, chef de l'exécutif, « nomme le Premier ministre » (article 8) et « préside le conseil des ministres » (article 9) dans la continuité d'un régime présidentiel républicain définitivement acté en 1958.
Cette orientation hérisse le général de Gaulle qui établit un lien entre la faiblesse de la fonction présidentielle et l'instabilité ministérielle du régime. En 1958, quand il soumet à référendum le projet de Constitution qui donnera naissance à la Ve République, il veille à renforcer considérablement les pouvoirs du président. De parlementaire, le régime devient semi- présidentiel. Toujours élu par un collège électoral, pour un mandat de sept ans renouvelable, le président nomme le Premier ministre, peut dissoudre l'Assemblée nationale (députés), proposer un référendum et même instaurer un régime d'exception si la situation l'exige (article 16 de la Constitution). Avec le référendum du 28 octobre 1962 qui institue l'élection du président au suffrage universel direct, Charles de Gaulle voit tous ses voeux exaucés: le président de la République, par l'onction du suffrage universel, fait désormais figure de monarque républicain en digne héritier des anciens souverains! Ce régime assez franchement présidentiel est une exception en Europe...