L'exposition du Musée d'ethnographie de Genève (MEG) "L'effet boomerang. Les arts aborigènes d'Australie" se tient du 19 mai au 7 janvier. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Publié le 17. 05. 2017
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La nouvelle exposition du Musée d'ethnographie de Genève (MEG) se consacre aux arts aborigènes d'Australie. Et met notamment en lumière la créativité artistique déployée par les peuples autochtones quand la colonisation a cherché à faire table rase de leurs cultures. Terra nullius. Une terre qui n'a pas de maître, n'est gérée par aucun Etat. C'est ainsi que le Britannique James Cook qualifie l'Australie lorsqu'il y débarque en 1770 faisant fi des différents peuples qui y résident. Exposition aborigine genève sur. L'île, où vivent environ 750'000 personnes regroupés en 250 groupes linguistiques, est colonisée. Les cultures autochtones plus que menacées. Mais la volonté du colon de supprimer ces cultures locales aura l'effet inverse. D'où le titre de l'exposition qui s'ouvre ce vendredi 19 mai au MEG: "L'effet boomerang.
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Une première exposition réalisée avec le photographe Yann Arthus-Bertrand a été une réussite en 2018. Apaisante et tout en sensibilité, celle qui va s'ouvrir le 9 juin prochain devrait continuer d'émouvoir les visiteurs. Martine Bernier
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Before Time Began du 9 juin au 29 mars 2020. Renseignements:
L'aborigène fut nié par le colon, massacré, asservi; sa culture anéantie pendant près de deux siècles avant qu'un début de repentance et une prise de conscience ne vienne remettre en perspective l'extraordinaire patrimoine que les Blancs étaient en train d'exterminer…
La première image que vous verrez – donc le premier souvenir que vous conserverez – est la photo de Micheal Cook, un noir & blanc vaporeux avec un aborigène en tenue anglaise d'époque, en couleur. Point nodal de ce peuple qui vit débarquer James Cook en 1770, déclarant, péremptoire, que le pays est une terre de personne ( Terra nullius), n'y reconnaissant aucune construction étatique et encore moins une autorité centrale. Ainsi l'on justifia la colonisation de l'île et la spoliation sans limite de ses habitants, cette extraordinaire mosaïque de peuples établie depuis plus de soixante mille ans qui s'articule entre des sociétés qui, jusqu'à ce jour, entretiennent encore un lien immatériel, sensuel, spirituel avec le territoire à travers une vision du monde connue sous le nom de Temps du Rêve (Dreaming ou Dreamtime).
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Jusqu'au 7 janvier 2018 se tient au Musée d'ethnographie de Genève (qui vient de recevoir le Prix du musée européen 2017, la plus haute récompense attribuée à un musée européen pour la qualité et l'originalité de sa programmation) l'une des plus belles expositions jamais consacrées à la culture aborigène. Accueilli par des murs blancs, le visiteur fera fi de tout préjugé et s'imprègnera d'une immaculée saveur d'abandon en descendant l'escalier monumental qui s'ouvre dans une cathédrale de béton qui rappelle un peu le bunker du Festival de Cannes, mais ici l'harmonie est respectée, l'architecte n'a pas raté son pari. L’effet boomerang : les arts aborigènes d’Australie présentés au MEG de Genève. Nous sommes aspirés par un siphon de lumière, ébahi par les lignes épurées de l'ensemble. Le silence est d'or. Qu'allons-nous découvrir derrière ces murs? La première salle s'amuse à singer une galerie d'art contemporain, mais c'est aussi pour mieux jouer des ressentis, pour que le visiteur aille de station en station, découvrir à chaque alcôve un nouvel épisode de cette histoire qui n'a pas débuté dans les meilleures conditions.
Artiste aborigène invité Le MEG offre ainsi un large espace d'expression à Brook Andrew, un artiste aborigène – Wiradjuri par sa mère, Ecossais par son père – qui instille sculptures, peintures et interventions artistiques dans l'exposition, en dialogue avec les objets. La quatrième section de L'effet boomerang lui est entièrement ouverte. Il en a habillé les murs avec des motifs de lignes noires et blanches, dessins signalant l'appartenance à l'ethnie wiradjuri. Exposition aborigène genève autorisation rime avec. Ses sculptures – de grands panneaux de sapelli, avec des pieds en bois fossilisés vieux de 10 000 ans – proposent un autre regard sur les pièces des collections et sur l'histoire des peuples autochtones, à travers de vieilles photos, des documents d'archives, des témoignages vidéo et des objets chinés… aux Puces de Genève! «A l'école, Brook Andrew, né en 1970, a appris qu'il n'existait plus en Australie de culture aborigène…» relève Boris Wastiau. Comme beaucoup d'artistes aborigènes, son travail possède une forte composante militante: par effet boomerang, il récupère de manière critique le discours sur ses origines.
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On n'a jamais parlé politique avec les artistes même si avec la galerie, nous avons pu contribuer à élargir leur audience et à en sortir certains de l'anonymat, on n'est jamais entré sur ce terrain. D'ailleurs, nous ne sommes pas allés à la rencontre des aborigènes, mais d'artistes. Touchés par leur travail. Ce qui aurait très bien pu arriver au Japon, en Afrique, où ailleurs encore…» En seulement six ans, Emily Kame Kngwarreye a peint plus de 3000 œuvres dont «Y am», (1996), 150 x 91 cm. Exposition aborigine genève des. Image: LUCA CARMAGNOLA/PROLITTERIS, ZURICH Les Clément – lui, directeur commercial de Laurastar; elle, collaboratrice de Pierre Abrezol dans sa galerie d'art aborigène à Lausanne – ont fait leurs premiers pas à l'instinct. «Je voulais aller voir sur place, me rendre compte: j'ai pris une claque», glisse la collectionneuse. «On avait un mois. On s'est fait plaisir en partant à la rencontre d'artistes dont Dorothy Napangardi qui n'avait pas encore vraiment percé», se souvient Pierre Clément. On est à la fin des années 90!
La direction du vent est connue et je remercie Madame Bérengère Primat pour sa vision, sa passion, sa générosité» communique David Bagnoud, président de la commune de Lens. La Fondation Opale
La Fondation Opale a pour double vocation de valoriser le centre culturel de Lens en Valais (Crans-Montana) et de faire rayonner l'art aborigène contemporain au plan européen. Au travers d'expositions permanentes et temporaires, d'ateliers, de rencontres et de publications, la Fondation Opale entend instaurer un dialogue permanent entre art contemporain et art aborigène. Berengere Primat ©Yann Arthus-Bertrand
Bérengère Primat
Résidente de Crans-Montana, Bérengère Primat parcourt depuis 15 ans l'Australie à la rencontre du peuple aborigène, de ses valeurs, de sa culture plusieurs fois millénaires. Au fil des ans, elle a constitué l'une des principales collections d'art contemporain aborigène et insulaire australien en Europe. Exposition "Art Aborigene de l Inde" : Exposition a Grenoble. En reprenant la Fondation Pierre Arnaud, qu'elle rebaptise Fondation Opale du nom d'une pierre mythologique dans la culture aborigène, Bérengère Primat décide d'offrir à cet art la visibilité qu'il mérite.