Le nom de la famille Pommereau de Ramoulu reste intimement lié au charronnage. Notre ancêtre Jean-Isidore Pommereau a sans doute été le premier charron installé dans la commune. Son fils Louis-Isidore a guidé deux de ses garçons vers ce métier Jules et Ferdinand qui, eux même ont dirigé leurs enfants dans cette voie, André, Robert et Pierre. Ferdinand et Pierre prendrons par la suite le métier de maréchal ferrant. (voir la rubrique RAMOULU)
La découverte de cet outil dans les «reliques familiales» a d'emblée suscité notre curiosité. Après quelques recherches l'ustensile en question s'est avéré être une roulette de charron. Il s'agit là, sans doute, d'un outil de fabrication locale. Elle servait à nos aïeux pour mesurer la circonférence des roues de charrette afin de réaliser le bandage de fer qui sera ajusté sur la roue. En partant d'un repère, on comptera le nombre de tours de la roulette qui étaient ensuite reportés sur un bandage de métal plat. Il faudra ensuite le cintrer et le souder afin d'en faire un cerclage parfait.
Roulette De Charron Se
Appelée également «roulette à châtrer», la roulette de charron est un outil on ne peut plus rustique. D'une longueur de quelque 30 cm, l'objet se compose d'un simple disque disposé au centre d'une fourche se prolongeant en poignée. Fixé par un rivet, le disque jouit ainsi d'une totale mobilité. Seule caractéristique: une encoche en «V» pratiquée sur sa circonférence. Parmi les nombreux objets du musée de la Vie rurale, Christian Ducattillon, co-président du MVR, nous présente un outil qui, malgré son aspect anodin, s'avérait d'une grande importance pour le charron. «La roulette lui servait à déterminer la circonférence des roues. À l'époque, leur ossature étant réalisée en bois, il était donc nécessaire de renforcer le moyeu et la jante au moyen d'un bandage en fer. Pour réaliser un cerclage parfaitement adapté à la roue, le charron utilisait cette roulette afin de déterminer de manière précise la longueur de fer nécessaire à l'opération». Une roulette étalon Pour mesurer la jante, le charron déterminait un point de départ en y traçant un repère.
Il positionnait alors son outil, en faisant correspondre ce repère avec l'encoche de sa roulette. Il parcourait la circonférence de la roue en comptant le nombre de tours complets effectués par l'outil. La mesure correspondant rarement à un nombre entier, il devait marquer la fin du parcours d'un coup de crayon sur son outil. La distance entre ce trait et l'encoche de l'outil le renseignait quant à la fraction parcourue lors du dernier tour de roulette. «Le charron reportait alors précisément sa mesure sur un fer plat, utilisant son outil comme un étalon à qui il faisait parcourir exactement la même distance», souligne Christian. Une sorte de «copier-coller» avant l'heure! «Avant de découper son fer, il lui restait alors à ajouter une longueur de recouvrement nécessaire au travail de soudage à la forge après cintrage. De quoi obtenir un cerclage adapté qui était ensuite placé à chaud sur l'âme en bois; un placement à chaud qui permettait une pose plus sereine en raison de la dilatation et d'une certaine élasticité du métal.