Tous s'y barricadent et en verrouillent les issues. Ils se livrent alors sans compter à leurs plaisirs, le prince ayant pensé à tout, même aux clowns, aux danseurs et aux musiciens. Dedans, le plaisir et la sécurité. Dehors, la Mort Rouge. La retraite dure six mois, jusqu'au jour du bal masqué désiré par le prince. Tout est mis en oeuvre pour que la fête soit parfaite et magnifique. Chacune des sept pièces en enfilade où doit se dérouler cette insolite mascarade est décorée et illuminée de façon différente. Chacune a sa couleur et la dernière, la pièce du fond, est tapissée de noir, du sol au plafond, éclairée de rouge sang, avec pour seul meuble une horloge d'ébène qui sonne toutes les heures figeant les danseurs et les musiciens tant le son est fort et sinistre. Personne n'ose s'y aventurer. La fête bat son plein, frénétique et joyeuse quand tous remarquent une silhouette longue et mince recouverte d'un long suaire barbouillé de sang avec, sur le visage, un masque de cadavre raidi portant les signes de la Mort Rouge
Effrayés, tous les courtisans s'écartent lâchement sur son passage
C'est alors que frissonnant de terreur, de dégoût et de rage, le prince, arme en main, se lance à la poursuite du spectre jusque dans la septième salle.
Le Masque De La Mort Rouge Résumé Des Caractéristiques
Comme toujours, Poe ne s'encombre d'aucun mode d'emploi, se contente de narrer et d'effectuer son travail d'homme de plume. du coup, les supputations sont allées bon train, ouvrant des pistes ou alléguant cerner l'unique vérité. Certains ont même écrit que Prospero était une transposition de l'orphelin de Richmond, un de ceux qui possédaient tous les dons et qui les ont brûlés en plaisirs faciles et en abus. Son double maléfique? Vrai, Poe avait eu la chance d'être adopté par un couple de bourgeois prospères et, au lieu de profiter de leurs avoirs, a claqué la porte pour mener une existence de bohême en brûlant la chandelle par les deux bouts. La nouvelle principale est ici complétée par d'autres récits extraits de l'oeuvre de Poe. + Lire la suite
Sur les Terres du prince Prospero, la Mort Rouge, la peste, décime la moitié de la population, emportant chaque malade en une demi-heure. Pour l'éviter, le prince s'enferme dans une abbaye fortifiée avec un millier d'amis, gais et vigoureux, chevaliers et dames de sa cour.
Le Masque De La Mort Rouge Résumé Au
Quel serait l'intérêt sinon? Voir aussi
Cependant, Edgar Allan Poe ne se contente pas d'une simple contamination malheureuse, comme celle de la peste ou de n'importe quel virus – déjà assez glaçante, avouons-le. À l'aide du fantastique, il fait se glisser dans son récit aux airs de conte, la maladie qui aurait dû rester incapable de franchir les portes scellées de la forteresse. Le texte prend alors ici une allure moralisatrice: les courtisans et le prince qui défient la mort en s'amusant sans honte tandis que le peuple se meurt tombent un à un, foudroyés par une apparition dissimulée dans un costume qui reprend les stigmates de la maladie. L'homme, tout puissant face à la nature, à la maladie? Certainement pas, celle-ci, mystérieuse et magique, se faufile et se glisse pour pénétrer d'une manière ou d'une autre dans le sanctuaire humain – son château-fort ou son corps. Superbe métaphore du caractère implacable de la maladie que nous livre ici l'écrivain… lui-même confronté à des maladies mortelles habituelles à cette époque (choléra, tuberculose…).
Ojeda en digne héritière de Poe ou de Lovecraft délivre un roman hypnotisant! À découvrir