Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche,
Il guide au but certain ses compagnons poudreux;
Et, creusant par derrière un sillon sablonneux,
Les pèlerins massifs suivent leur patriarche. L'oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l'oeil clos. Leur ventre bat et fume,
Et leur sueur dans l'air embrasé monte en brume;
Et bourdonnent autour mille insectes ardents. Mais qu'importent la soif et la mouche vorace,
Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé? Ils rêvent en marchant du pays délaissé,
Des forêts de figuiers où s'abrita leur race. Ils reverront le fleuve échappé des grands monts,
Où nage en mugissant l'hippopotame énorme,
Où, blanchis par la Lune et projetant leur forme,
Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs. Aussi, pleins de courage et de lenteur, ils passent
Comme une ligne noire, au sable illimité;
Et le désert reprend son immobilité
Quand les lourds voyageurs à l'horizon s'effacent. Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
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Leconte De Lisle Les Éelephants 2
Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche,
Il guide au but certain ses compagnons poudreux;
Et creusant par derrière un sillon sablonneux,
Les pèlerins massifs suivent leur patriarche. L'oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l'œil clos. Leur ventre bat et fume,
Et leur sueur dans l'air embrasé monte en brume,
Et bourdonnent autour mille insectes ardents. Mais qu'importent la soif et la mouche vorace,
Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé? Ils révent en marchant du pays délaissé,
Des forêts de figuiers où s'abrita leur race. Ils reverront le fleuve échappé des grands monts,
Où nage en mugissant l'hippopotame énorme;
Où, blanchis par la lune, et projetant leur forme,
Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs. Aussi, pleins de courage et de lenteur ils passent
Comme une ligne noire, au sable illimité;
Et le désert reprend son immobilité
Quand les lourds voyageurs à l'horizon s'effacent. Charles Leconte de Lisle, Poëmes et Poésies
Leconte De Lisle Les Éelephants Son
Les éléphants Leconte de Lisle – l'oreille en éventail… Les éléphants Leconte de Lisle – l'oreille en éventail: photographie d'un éléphant du zoo de Beauval illustrée par une magnifique poésié de Leconte de Lisle intitulé « Les éléphants ». Les éléphants Le sable rouge est comme une mer sans limite, Et qui flambe, muette, affaissée en son lit. Une ondulation immobile remplit L'horizon aux vapeurs de cuivre où l'homme habite. Nulle vie et nul bruit. Tous les lions repus Dorment au fond de l'antre éloigné de cent lieues, Et la girafe boit dans les fontaines bleues, Là-bas, sous les dattiers des panthères connus. Pas un oiseau ne passe en fouettant de son aile L'air épais, où circule un immense soleil. Parfois quelque boa, chauffé dans son sommeil, Fait onduler son dos dont l'écaille étincelle. Tel l'espace enflammé brûle sous les cieux clairs. Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes, Lés éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes Vont au pays natal à travers les déserts. D'un point de l'horizon, comme des masses brunes, Ils viennent, soulevant la poussière, et l'on voit, Pour ne point dévier du chemin le plus droit, Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.
Leconte De Lisle Les Éléphants
Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche, Il guide au but certain ses compagnons poudreux Et, creusant par derrière un sillon sablonneux, Les pèlerins massifs suivent leur patriarche. L'oreille en éventail, la trompe entre les dents, Ils cheminent, l'oeil clos. Leur ventre bat et fume, Et leur sueur dans l'air embrasé monte en brume, Et bourdonnent autour mille insectes ardents. Mais qu'importent la soif et la mouche vorace, Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé? Ils rêvent en marchant du pays délaissé, Des forêts de figuiers où s'abrita leur race. Ils reverront le fleuve échappé des grands monts, Ou nage en mugissant l'hippopotame énorme, Où, blanchis par la lune et projetant leur forme, Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs. Aussi, pleins de courage et de lenteur, ils passent Comme une ligne noire, au sable illimité; Et le désert reprend son immobilité Quand les lourds voyageurs à l'horizon s'effacent. Leconte De Lisle
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Leconte De Lisle Les Éelephants 4
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Du sentier des bois aux daims familier,
Sur un noir cheval, sort un chevalier. Son éperon d'or brille en la nuit brune;
Et, quand il traverse un rayon de lune,
On voit resplendir, d'un reflet changeant,
Sur sa chevelure un casque d'argent. Ils l'entourent tous d'un essaim léger
Qui dans l'air muet semble voltiger. - Hardi chevalier, par la nuit sereine,
Où vas-tu si tard? dit la jeune Reine. De mauvais esprits hantent les forêts
Viens danser plutôt sur les gazons frais. - Non! ma fiancée aux yeux clairs et doux
M'attend, et demain nous serons époux. Laissez-moi passer, Elfes des prairies,
Qui foulez en rond les mousses fleuries;
Ne m'attardez pas loin de mon amour,
Car voici déjà les lueurs du jour. - Reste, chevalier. Je te donnerai
L'opale magique et l'anneau doré,
Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,
Ma robe filée au clair de la lune. - Non! dit-il. – Va donc! – Et de son doigt blanc
Elle touche au coeur le guerrier tremblant.
Leconte De Lisle Les Éelephants Images
Le sable rouge est comme une mer sans limite, Et qui flambe, muette, affaissée en son lit. Une ondulation immobile remplit L'horizon aux vapeurs de cuivre où l'homme habite. Nulle vie et nul bruit. Tous les lions repus Dorment au fond de l'antre éloigné de cent lieues, Et la girafe boit dans les fontaines bleues, Là-bas, sous les dattiers des panthères connus. Pas un oiseau ne passe en fouettant de son aile L'air épais, où circule un immense soleil. Parfois quelque boa, chauffé dans son sommeil, Fait onduler son dos dont l'écaille étincelle. Tel l'espace enflammé brûle sous les cieux clairs. Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes, Lés éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes Vont au pays natal à travers les déserts. D'un point de l'horizon, comme des masses brunes, Ils viennent, soulevant la poussière, et l'on voit, Pour ne point dévier du chemin le plus droit, Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes. Celui qui tient la tête est un vieux chef. Son corps Est gercé comme un tronc que le temps ronge et mine Sa tête est comme un roc, et l'arc de son échine Se voûte puissamment à ses moindres efforts.
Commentaire de texte: Commentaire composé les éléphants, Lecompte de Lisle. Recherche parmi 272 000+ dissertations Par • 2 Mai 2021 • Commentaire de texte • 813 Mots (4 Pages) • 763 Vues
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Au 19eme siècle, les hommes cherchent à découvrir et inventer, notamment la nature. Lecomte de Lisle, durant ce siècle, publie trois recueils de poésie, Poésies antiques (1852), Poésies barbares (1862) et Poésies tragiques (1884). Ses œuvres font parties du mouvement littéraire parnassien. Ce mouvement valorise l'art poétique par la retenue, l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social ou politique. Nous analyserons Les Eléphants, un poème du recueil Poésies barbares qui a pour thème évident des éléphants dans un environnement désertique. Comment l'auteur décrit il ce désert? Nous étudierons d'abord la nature si calme qui apparait dans ce poème impersonnel; nous verrons ensuite comment ce texte présente ces éléphants majestueux et imposants comme en voyage spirituel; nous verrons enfin comment l'imagination d'un auteur lui permet d'approcher un univers qu'il n'a pourtant jamais approché.