Les architectes qui lisent ce papier verront clairement l'analogie avec les albums de la jeune architecture, le prix de la première œuvre, ou toute sélection promotionnelle par le biais d'expositions ou d'invitations à concourir dans lequel l'État exerce directement ou indirectement son influence par voie d'octroi de subventions publiques. Et cette analogie se lit tant dans les principes fondateurs de cette aide que dans les dérives qui se manifestent au fil du temps et alimentent les critiques de favoritisme et de détournement de l'argent public au profit du privé. Pour faire taire celles ci faut il supprimer toute aide d'État directe au cinéma? Espace et structure, cinéma et architecture. La France est traditionnellement jacobine et multiplie les aides, bourses, allocations et soutiens divers et directs aux arts plastiques, à la danse, à la musique comme à la littérature et au théâtre. Ce saupoudrage historique crée une solidarité entre ces disciplines qui semble empêcher de fait toute atteinte aux privilèges de l'une d'entre elles.
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Le projet prend forme dans cet échange entre nos dessins et ses remarques. C'est une collaboration riche, entre professionnels. A Valenciennes, nous avons aussi créé un cinéma dans une ancienne caserne militaire, un arsenal avec une grande cour. Nous avons ajouté un bâtiment et relié l'ancien au nouveau via une « rue » couverte et vitrée. Et à Verdun, c'était un ancien manège à chevaux. Un bâtiment magnifique, doté de grandes fenêtres. Dans ce cas précis, nous voulions conserver l'intégralité du bâtiment. Vous avez également travaillé sur les trois cinémas Lumière, à Lyon. Pourriez-vous nous en dire plus? Architecture et cinéma pour. Cinéma Bellcour Lyon Gilbert Long Architectures
Thierry Frémaux disait que cela ne servait à rien de préserver des films de patrimoine si les cinémas de centre-ville mouraient. A Lyon, il était navré de voir que la Fourmi et les deux cinémas CNP, Terreaux et Bellecour, allaient fermer sans repreneur. Il a trouvé des financements et nous a confié les chantiers. Ils sont désormais ouverts: ce sont des cinémas tout petits, au rez-de-chaussée d'immeubles, dans des caves...
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Au fond, il y a les mêmes problématiques qu'il y a vingt ans. Il y a toujours une image projetée, du son, un public assis à accueillir avec les mêmes normes. La grosse évolution réside dans les usages complémentaires: l'usage du hall, de l'accueil, de créer un lieu de vie où les gens puissent faire autre chose que de voir un film. Se rencontrer, échanger... Architecture et cinéma sur. Au-delà du film, le lieu doit désormais prendre d'autres usages. Ce qui a beaucoup changé, c'est que la vague des gros multiplexes implantés à l'extérieur des villes avec des grands parkings est terminée. Ce n'est plus dans l'air du temps. Les gens n'ont plus les mêmes envies: les jeunes sont moins dans l'usage de la voiture ou de la consommation. Passer du temps dans une voiture pour se garer dans un parking gigantesque et aller dans un lieu immense et improbable, ce n'est pas ce qu'ils recherchent. Vers quoi se tourne-t-on alors? Vers des cinémas plus petits, mais avec la même qualité de projection que dans un multiplexe, donc de grands écrans, des salles ravinées, une spatialisation du son de grande performance...
Architecture Et Cinéma Sur
Entrée cinéma de Valenciennes Gilbert Long Architectures
Quels sont les enjeux spécifiques dans ce cas? Les gens sont attachés à ce genre de bâtiment, puisqu'il fait déjà partie de leur quartier. Les voir renaître et changer, c'est quelque chose de très positif, d'autant que l'arrivée d'un cinéma est toujours très bien reçue. Cette renaissance d'un bâtiment accouplée à l'arrivée d'un cinéma est un double bénéfice. Vous-même, préférez-vous créer un bâtiment ou rénover un ancien bâtiment en cinéma? Certes, en tant qu'architecte, il est toujours plus excitant de travailler à partir de rien, d'un terrain vide... On peut imaginer une volumétrie à loisir, et donner libre cours à notre créativité. Mais détourner un bâtiment reste aussi très excitant: il y a un vrai challenge d'arriver à rentrer des salles à l'intérieur d'une enveloppe, d'arriver à faire fonctionner l'ensemble. A faire un vrai cinéma. Architecture et cinéma gratuit. Ce ne sont pas les mêmes sujets. Vous ne travaillez pas avec des circuits comme UGC ou Gaumont mais avec des indépendants.
Il est symptomatique que ces exemples cités lors des débats, auxquels il faudrait rajouter d'autres également produits par des financiers indépendants tels que « les quatre cent coups » de Truffaut -réalisé avec l'aide de sa belle famille-, sont tous antérieurs à la création du système d'avance sur recettes mis en place fin 1959 par André Malraux. Or c'est bien ce système qui est explicitement mis en cause de manière récurrente, c'est à dire chaque fois qu'un film subventionné ne rencontre pas le succès en salle.