Comme ses maîtres, qui se confrontaient au monde et consignaient les faits divers les plus tragiques ( Le Radeau de la Méduse, de Géricault), rapportaient les combats de rue durant les journées révolutionnaires ( La Liberté guidant le peuple, de Delacroix), protestaient contre l'occupation de l'Espagne par les troupes napoléoniennes ( Les Désastres de la guerre, de Goya), il renseigne notre époque. À lire aussi Le collectif Thanks For Nothing rassemble penseurs, artistes et grand public autour de son colloque "Art et engagement"
Un Chevalier en colère
«L'œuvre est un aveu, il me faut témoigner», écrivait en 1962 Albert Camus dans ses Carnets.
Casquette hiver garçon 3. Et c'est le même postulat qui habite Jean-Baptiste Boyer quelque quatre-vingts ans plus tard. En atteste Le Naufrage, l'une de ses dernières toiles, qui immortalise trois marins en danger sur une fragile embarcation, assaillis de toutes parts par trois sirènes. Difficile de ne pas penser à La Barque de Dante (Delacroix), voire au Radeau de la Méduse et aux commentaires de Jules Michelet, qui déclarait alors que Géricault ne faisait que représenter «le naufrage de la France, ce radeau sans espoir, où elle flottait, faisant signe aux vagues, au vide, ne voyant nul secours».