Entre mars et septembre 2015, Élise Chatauret a entretenu des conversations avec une amie âgée de 93 ans. Un récit calé sur le rythme d'un siècle de grande et petite histoire. « Ce qu'elle me dit est ce qu'elle souhaite laisser après elle, confie-t-elle. Je m'interroge de mon côté sur ce qui échappe, affleure à la surface des mots. Qu'est-ce qui demeure? » La mémoire est un montage naturel par excellence. Elle définit sa chronologie imprégnée d'images, de sons qu'elle met bout-à-bout avec sa propre logique. Imaginé comme un documentaire, le spectacle suit le fil sensible et non linéaire de la mémoire. À partir de la page blanche, deux comédiennes et un musicien reconstruisent ce qui demeure de l'histoire de cette vieille femme devenue à son tour mère puis grand-mère. Ce qui demeure elise chatauret dans. À l'instar de l'historien et philosophe allemand Aby Warburg, l'auteure et metteure en scène adopte la démarche de juxtaposition et conçoit son propre atlas. De cette écriture plurielle apparaît un paysage d'images empruntées à l'histoire de l'art et à l'anthropologie.
Ce Qui Demeure Elise Chatauret Dans
CE QUI DEMEURE / Scénographie et costumes
De et mise en scène Élise Chatauret
Dramaturgie Thomas Pondevie
Avec Justine Bachelet et Solène Keravis
Lumières Marie-Hélène Pinon
Extrait du dossier de presse: « Je travaille comme une réalisatrice de films documentaires. Je choisis un sujet, j'enquête. Mes personnages sont des personnes que je rencontre. Je mène auprès d'elles des entretiens, je travaille à partir du lien que nous créons ensemble. Entre mars et juin 2016, j'ai interviewé une vieille amie qui a 93 ans. Lors de nos entretiens, elle me raconte les arbres généalogiques, sa vie de femme, de mère, les guerres suivies de périodes de prospérité, d'explosion de créativité: le rythme d'un siècle. Ce qu'elle me raconte est ce qu'elle souhaite laisser après elle. Je m'interroge de mon côté sur ce qui échappe, affleure à la surface des mots. Qu'est-ce qui demeure? Présentation - Ce qui demeure - Elise Chatauret, - 4 Elise Chatauret, - theatre-contemporain.net. Qu'est-ce qui reste? J'interroge la mémoire, la construction de l'histoire. Sur scène, deux jeunes femmes et un musicien explorent la restitution de cette matière pour un public d'aujourd'hui.
Avec l'Aide de l'Adami et de la Spedidam. Avec la participation artistique du Jeune théâtre national. Ce qui demeure d'Élise Chatauret. Avec le soutien de La Commune – CDN d'Aubervilliers, du CENTQUATRE – PARIS et du Collectif 12
La Compagnie Babel est en résidence artistique au Théâtre Roger Barat d'Herblay, avec le soutien de la ville d'Herblay, de la DRAC Ile-de-France, du Conseil général du Val d'Oise et du Festival théâtral du Val d'Oise. Action financée par la Région Ile-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle. La Compagnie Babel est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Ile de France. Le 05/10/2021 à 20:00
Nancy
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Théâtre de la Manufacture
(Grande Salle)
Le 06/10/2021 à 19:00
Le 07/10/2021 à 20:00
Le 08/10/2021 à 20:00
Le 09/10/2021 à 19:00
(Grande Salle)
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(€900. 00)
Henri MICHAUX
Reference: EO146
(1946)
Nous deux encore 1948
Paris Lambert 1946 s. d. [1948]. In-12, broché, non coupé. 23 pp., [4 ff. ]. ÉDITION ORIGINALE. Amazon.fr - Nous deux encore - Michaux, Henri - Livres. 1/750 exemplaires sur vélin du Maris Crèvecoeur. En 1948, Marie-Louise, l'épouse de Michaux, meurt tragiquement brûlée. Adrienne Monnier, recevant son exemplaire sur lequel Michaux avait écrit « « Quelque chose qu'on ne peut pas se pardonner de ne pas avoir mieux réalisé », lui répondit « J'ai lu et relu les pages que vous avez écrites pour votre femme. Elles sont très belles. Il me semble que vous avez dit tout ce qu'il fallait dire. Vous ne pouviez faire mieux - mieux aurait peut-être été moins bien. Je suis sûre que Marie-Louise en tire du bonheur. Elle a gagné par sa mort un chant de vous à faire périr d'envie je ne sais combien de mortelles. » À peine mis dans le commerce, Michaux regretta la diffusion de ce texte trop intime, le retira et en interdit toute nouvelle publication.
Edition originale
Phone number: 33 04 93 58 30 82
EUR420.
Henri Michaux Nous Deux Encore Plus D'annonces
Les infirmières, l'interne souriaient; tes yeux pleins de foi éteignaient ceux des autres. Celui qui est seul, se tourne le soir vers le mur, pour te parler. Il sait ce qui t'animait. Il vient partager la journée. Il a observé avec tes yeux. Il a entendu avec tes oreilles. Toujours il a des choses pour toi. Ne me répondras-tu pas un jour? Henri michaux nous deux encore plus d'annonces. Mais peut-être ta personne est devenue comme un air de temps de neige, qui entre par la fenêtre, qu'on referme, pris de frissons ou d'un malaise avant-coureur de drame, comme il m'est arrivé il y a quelques semaines. Le froid s'appliqua soudain sur mes épaules je me couvris précipitamment et me détournai quand c'était toi peut-être et la plus chaude que tu pouvais te rendre, espérant être bien accueillie; toi, si lucide, tu ne pouvais plus t'exprimer autrement. Qui sait si en ce moment même, tu n'attends pas, anxieuse, que je comprenne enfin, et que je vienne, loin de la vie où tu n'es plus, me joindre à toi, pauvrement, pauvrement certes, sans moyens mais nous deux encore, nous deux… »
Henri Michaux Nous Deux Encore 2019
Tu as jeté une flamme sur la peau de soie pour faire un affreux marais de sang... Son bonheur riait dans son âme. Mais c'était tout tromperie. Ça n'a pas fait long rire... Elle était dans un train roulant vers la mer. Elle était dans une fusée filant sur le roc. Elle s'élançait quoique immobile vers le serpent de feu qui allait la consumer. Et fut là tout à coup, saisissant la confiante, tandis qu'elle peignait sa chevelure, contemplant sa félicité dans la glace... Et lorsqu'elle vit monter cette flamme sur elle, oh….. Henri michaux nous deux encore wine. Dans l'instant la coupe lui a été arrachée. Ses mains n'ont plus rien tenu. Elle a vu qu'on la serrait dans un coin. Elle s'est arrêtée là-dessus comme sur un énorme sujet de méditation à résoudre avant tout. Deux secondes plus tard, deux secondes trop tard, elle fuyait vers la fenêtre, appelant au secours... Toute la flamme alors l'a entourée. - 1. 8.. Elle se retrouve dans un lit, dont la souffrance monte jusqu'au ciel, jusqu'au ciel, sans rencontrer de dieu… dont la souffrance descend jusqu'au fond de l'enfer, jusqu'au fond de l'enfer sans rencontrer de démon...
Henri Michaux Nous Deux Encore Wine
Ma vie passait à travers toi. Ça devenait simple, cette grande affaire compliquée. Ça devenait simple, malgré le souci. Ta faiblesse, j'étais raffermi lorsqu'elle s'appuyait sur moi. Dis, est-ce qu'on ne se rencontrera vraiment plus jamais? Lou, je parle une langue morte, maintenant que je ne te parle plus. Tes grands efforts de liane en moi, tu vois ont abouti. Tu le vois au moins? Il est vrai, jamais tu ne doutas, toi. Il fallait un aveugle comme moi, il lui fallait du temps, lui, il fallait ta longue maladie, ta beauté, ressurgissant de la maigreur et des fièvres, il fallait cette lumière en toi, cette foi, pour percer enfin le mur de la marotte de son autonomie. Tard j'ai vu. Tard j'ai su. Tard, j'ai appris « ensemble » qui ne semblait pas être dans ma destinée. Mais non trop tard. Les années ont été pour nous, pas contre nous. Nos ombres ont respiré ensemble. Sous nous les eaux du fleuve des événements coulaient presque avec silence. Henri Michaux, Nous deux encore (1948) | blanchotestmort. Nos ombres respiraient ensemble et tout en était recouvert.
Henri Michaux Nous Deux Encore Des
J'ai eu froid à ton froid. J'ai bu des gorgées de ta peine. Nous nous perdions dans le lac de nos échanges. Riche d'un amour immérité, riche qui s'ignorait avec l'inconscience des possédants, j'ai perdu d'être aimé. Ma fortune a fondu en un jour. Henri Michaux - Paroles de « Nous deux encore - 1 » - FR. Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n'est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m'envahit. J'en suis à regretter les jours de ta souffrance atroce sur le lit d'hôpital, quand j'arrivais par les corridors nauséabonds, traversés de gémissements vers la momie épaisse de ton corps emmailloté et que j'entendais tout à coup émerger comme le « la » de notre alliance, ta voix, douce, musicale, contrôlée, résistant avec fierté à la laideur du désespoir, quand à ton tour tu entendais mon pas, et que tu murmurais, délivrée « Ah tu es là ». Je posais ma main sur ton genou, par-dessus la couverture souillée et tout alors disparaissait, la puanteur, l'horrible indécence du corps traité comme une barrique ou comme un égout, par des étrangers affairés et soucieux, tout glissait en arrière, laissant nos deux fluides, à travers les pansements, se retrouver, se joindre, se mêler dans un étourdissement du cœur, au comble du malheur, au comble de la douceur.
Nous nous perdions dans le lac de nos échanges... Riche d'un amour immérité, riche qui s'ignorait avec l'inconscience des possédants, j'ai perdu d'être aimé. Ma fortune a fondu en un jour... Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n'est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m'envahit... Henri michaux nous deux encore 2019. J'en suis à regretter les jours de ta souffrance atroce sur le lit d'hôpital, quand j'arrivais par les corridors nauséabonds, traversés de gémissements vers la momie épaisse de ton corps emmailloté et que j'entendais tout à coup émerger comme le « la » de notre alliance, ta voix, douce, musicale, contrôlée, résistant avec fierté à la laideur du désespoir, quand à ton tour tu entendais mon pas, et que tu murmurais, délivrée « Ah tu es là »... Je posais ma main sur ton genou, par-dessus la couverture souillée et tout alors disparaissait, la puanteur, l'horrible indécence du corps traité comme une barrique ou comme un égout, par des étrangers affairés et soucieux, tout glissait en arrière, laissant nos deux fluides, à travers les pansements, se retrouver, se joindre, se mêler dans un étourdissement du cœur, au comble du malheur, au comble de la douceur...
Air du feu, tu n'as pas su jouer. Tu as jeté sur ma maison une toile noire. Qu'est-ce que cet opaque partout? C'est l'opaque qui a bouché mon ciel. Qu'est-ce que ce silence partout? C'est le silence qui a fait taire mon chant. L'espoir, il m'eût suffi d'un ruisselet. Mais tu as tout pris. Le son qui vibre m'a été retiré. Tu n'as pas su jouer. Tu as attrapé les cordes. Mais tu n'as pas su jouer. Tu as tout bousillé tout de suite. Tu as cassé le violon. Tu as jeté une flamme sur la peau de soie. Pour faire un affreux marais de sang. Son bonheur riait dans son âme. Mais c'était tout tromperie. Ca n'a pas fait long rire. Elle était dans un train roulant vers la mer. Elle était dans une fusée filant sur le roc. Elle s'élançait quoiqu'immobile vers le serpent de feu qui allait la consumer. Et fut là tout à coup, saisissant la confiante, tandis qu'elle peignait sa chevelure, contemplant sa félicité dans la glace. Et lorsqu'elle vit monter cette flamme sur elle, oh…
Dans l'instant la coupe lui a été arrachée.