Ce poème est donc écrit de façon moderne, il possède donc des fonctions bien différentes des alexandrins de Victor Hugo. Afin de crée une métamorphose, l'auteur devais installer un contexte adéquate à savoir un cadre très silencieux, très lumineux et presque immobile. Le calme règne et l'auteur le redit à maintes reprises: « le jardin continue en silence », vers 10, la phrase précédant cette dernière dans ce même vers 10, insiste sur l'idée de calme et de silence puisque « La rue est vide ». Mais l'auteur à bien pris soin, tout au long du poème de noté le calme presque incroyable qui est là: « Parfois un chien aboie », vers 13. Même lorsque qu'un chien aboie, on semble se croire aux abords d'un village où encore une fois un grand calme règne. Et dès le premier vers on est dans un cadre relativement calme: un homme se promène probablement seul un dimanche soir d'été dans une rue de Paris, « Passant dans la rue un dimanche à six heurs » or un dimanche d'été à Paris les rues sont des moins
"La bicyclette" par Jacques reda
1565 mots | 7 pages
continue en silence
De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse
Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau.
La Bicyclette Jacques Réda De La
La présence du narrateur est implicite avec on dans on pense, on dirait, voudrait-on, on devine. Le participe présent passant dans la rue inscrit l'action dans une expérience personnelle ou relatée comme telle d'un souvenir et d'une vision
2) La composition du tableau. Le point de vue utilisé est placé à l'entrée d'une maison ou d'un immeuble. Au bout d'un corridor, c'est à dire d'un couloir qui indique des lignes de fuite, se trouve une porte avec des vitres en losange, derrière lesquelles on aperçoit un vélo noir, appuyé très légèrement à un mur. En arrière plan, une lumière très forte, réfractée à travers les branches et le feuillage d'un arbre du jardin. La lumière vient du fond et traverse la bicyclette ainsi que le vitrage, ce qui crée une atmosphère particulière. Les indications de couleur sont nombreuses, avec le feuillage vert, la lumière jaune, qui produisent un feu vert et doré, le grand vélo noir, et l'obscurité du corridor. II L'atmosphère créée et la transfiguration du décor
1) L'atmosphère.
La Bicyclette Jacques Réda Le
C'est en effet un regard neuf et ébloui qu'il nous invite à porter sur cette objet de notre vie quotidienne. La métamorphose s'opère par le biais de la métaphore principalement et la contemplation s'accompagne d'un traitement du temps particulier. ] Référence au " silence" v. 10 interrompu par l'aboiement du chien v. 13 qui crée un effet de contraste et installe une atmosphère étrange, surnaturel l'harmonie recréée par les effets poétiques Allitération en " et assonances en aux v. 3 à 6 pour accompagner le roulement du vélo et le déploiement de la lumière dans l'espace; même effet d'harmonie imitative aux v. 11-12; avec une allitération en et en qui miment le pas de danse de la lumière personnifiée. Allitération en " au v. 18-21 qui décrit l'élévation progressive de la bicyclette dans les airs. L'allitération renforce l'idée d'un élan, d'une dynamique que rien ne peut arrêter. Effets de rythmes: emploi d'un vers particulièrement long (14 syllabes) qui permet un large déploiement de l phrase et qui, surtout, ralentit le rythme, comme si le temps était suspendu pendant ce moment de contemplation. ]
La Bicyclette Jacques Réda Youtube
Jacques Réda (1929-) est un poète français contemporain. Il mêle dans ses poèmes urbanité, modernité et classicisme. Jacques Réda, « La bicyclette », Retour au calme (1989)
Passant dans la rue un dimanche à six heures, soudain,
Au bout d'un corridor fermé de vitres en losange,
On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches
Et se pulvérise à travers les feuilles d'un jardin,
Avec des éclats palpitants au milieu du pavage (5)
Et des gouttes d'or en suspens aux rayons d'un vélo. C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites,
Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d'une bête
En éveil dans sa fixité calme: c'est un oiseau. La rue est vide. Le jardin continue en silence (10)
De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse
Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau. Parfois un chien aboie ainsi qu'aux abords d'un village. On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs. La bicyclette vibre alors, on dirait qu'elle entend. (15)
Et voudrait-on s'en emparer, puisque rien ne l'entrave,
On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon
Eblouissant, on la verrait s'enlever d'un bond
A travers le vitrage à demi noyé qui chancelle,
Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles (20)
Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion.
Enfin la
forme du poème en vers assonancés lui confère une harmonie sonore, renforcée
par la présence de quatrains au début et à la fin du texte (vers 1-4 et 18-21,
avec des « rimes » embrassées). D'autres effets sonores confortent
l'impression de calme et de tranquillité: ainsi les assonances en [an] au
début du poème ressemblent à des rimes internes qui allongent encore le
vers: « passant » et « dimanche » vers 1, « losange »
vers 2, « torrent » et « branches » vers 3,
« palpitants » vers 5, « suspens » vers 6. De plus, le
mètre employé dans chaque vers, proche de l'alexandrin, apparente ce poème à
une forme classique. Ces caractéristiques formelles permettent d'installer une
atmosphère de calme propice à la révélation de la nature fantastique du vélo. Conclusion:
A l'instar de Francis Ponge dans Le Parti pris des choses,
Jacques Réda propose de redécouvrir les objets du quotidien, éclairés sous un
jour nouveau grâce à la transmutation du langage poétique. Toutefois la beauté
des choses ne peut apparaître qu'au prix d'un ralentissement auquel invite le
cadre de cette expérience sensorielle.