Les élections professionnelles permettent d'élire les représentants du personnel dans l'entreprise. Elles sont essentielles pour déterminer la représentativité des syndicats dans l'entreprise, mais aussi dans la branche et au niveau interprofessionnel. Si des irrégularités sont constatées, l'employeur, les syndicats ou les salariés électeurs ont la possibilité de les contester. Qui peut contester les élections professionnelles? Quelles sont les contestations possibles? Quels sont les tribunaux compétents et les délais de recours? Modalités d'organisation des élections : limitation de la contestation de la décision unilatérale de l'employeur - Open Lefebvre Dalloz. Quels peuvent être les effets de la contestation des élections professionnelles? Voici tout ce que vous devez retenir. Qui peut contester les élections professionnelles? L'employeur, les salariés ainsi que les syndicats peuvent contester les élections professionnelles dès lors qu'ils justifient d'une qualité et d'un intérêt à agir. En pratique, peuvent contester les élections professionnelles: l' employeur ou son représentant: il peut saisir le tribunal judiciaire (ex tribunal d'instance) de toute contestation relative aux élections professionnelles qu'il a organisées; les salariés de l'entreprise, soit tout candidat pour l'élection du collège auquel il appartient, soit tout électeur, seulement pour les élections contestées de son collège électoral (1) (2); toute organisation syndicale qui a vocation à participer au processus électoral (3).
Contestation Protocole Préélectoral Exemple
NDLR la Cour de cassation transpose ici à la décision unilatérale prise en l'absence d'accord, les règles applicables en cas de protocole électoral valablement conclu. En effet, un syndicat qui présente des candidats et participe au scrutin doit exprimer des réserves sur le protocole d'accord électoral, s'il entend en contester les conditions par la suite (Cass. soc., 16 avr. 2008, n° 07-60. 362; Cass. soc., 19 sept. 2007, n° 06-60. 222; Cass. soc., 30 mars 2004, n° 02-60. 359; Cass. soc., 8 janv. [ Elections professionnelles ] – Précision sur les conditions de contestation du protocole préélectoral - KERCIA. 2002, n° 00-60. 270; Cass. soc., 28 sept. 2011, n° 10-60. 245). De même, il a été jugé récemment que lorsque le protocole préélectoral est conclu aux règles de double majorité, un syndicat qui l'a signé ou qui a présenté des candidats sans émettre de réserves ne peut en contester la validité après la proclamation des résultats, quand bien même il invoquerait une méconnaissance de règles d'ordre public (Cass. soc., 24 nov. 2021, n° 20-20. 962) (v. notre commentaire). Dans cette affaire, il n'y a pas de double majorité qui confère sa force obligatoire au protocole, mais à défaut d'accord, il y a la possibilité, pour un syndicat comme par l'employeur de saisir le juge afin qu'il fixe les modalités d'organisation du scrutin.
Contestation Protocole Préélectoral De
Dans un arrêt du 24 novembre 2021 n°20-20. 962, la Cour de cassation est venue préciser les conditions de contestation du protocole préélectoral. En effet, un syndicat ayant signé et présenté une liste de candidats a saisi le tribunal judiciaire à la suite des élections professionnelles au sein de son entreprise pour demander l'annulation du protocole d'accord préélectoral ainsi que le premier tour des élections des membres au comité social et économique, titulaires et suppléants, pour l'ensemble des collèges. Conditions de contestation d’un protocole d’accord préélectoral par un syndicat – Alterjuris avocats. Pour rappel l'article L2314-6 du Code du travail prévoit une condition de double majorité et précise que « la validité du protocole d'accord préélectoral conclu entre l'employeur et les organisations syndicales intéressées est subordonnée à sa signature par la majorité des organisations syndicales ayant participé à sa négociation, dont les organisations syndicales représentatives ayant recueilli la majorité des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles ou, lorsque ces résultats ne sont pas disponibles, la majorité des organisations représentatives dans l'entreprise.
Contestation Protocole D'accord Préélectoral
Pour la Cour, celui qui saisit le tribunal, avant les élections, d'une demande d'annulation du protocole préélectoral est recevable à demander l'annulation des élections à venir en conséquence de l'annulation du protocole préélectoral sollicitée. La demande d'annulation du protocole préélectoral et d'annulation des élections qui devaient se tenir en application du protocole était donc recevable. Le syndicat n'avait pas à réitérer sa demande après les élections. Rappelons en effet que si le syndicat n'a fait « que » demander l'annulation du protocole et que les élections ont lieu avant la décision du juge, il lui faut ensuite demander l'annulation des élections dans le délai de 15 jours. Contestation protocole préélectoral simple. La décision du juge d'annuler le protocole préélectoral n'entraîne pas en elle-même la nullité du scrutin (cass. soc. 4 juillet 2018, n° 17-21100 FSPB). Le jugement est donc cassé sur ce point. Néanmoins le syndicat n'obtient pas gain de cause dans cette affaire, car le protocole préélectoral avait été considéré à juste titre comme valide par les juges du fond, ce qui rendait sans effet la demande d'annulation des élections fondée justement sur l'irrégularité du protocole.
Contestation Protocole Préélectoral Simple
La plus grande vigilance devra ainsi être observée en cas d'adhésion à un protocole d'accord préélectoral sans réserve et en cas de présentation de candidats au premier tour des élections. Était en cause dans cette affaire la contestation d'une des clauses contenues dans le protocole d'accord préélectoral. La CGT considérant que ladite clause emportait une violation de dispositions d'ordre public, elle saisit le tribunal judiciaire après la proclamation des résultats du 1er tour des élections, pour faire annuler les élections. Le tribunal judiciaire donna gain de cause à la CGT et annula les élections, considérant que la clause litigieuse emportait une violation d'une disposition d'ordre public. Contestation protocole d'accord préélectoral. Un pourvoi a alors été formé et la Cour de Cassation a cassé lé décision rendue en première instance en considérant que la CGT n'était pas recevable à agir dans la mesure où elle avait signé le protocole d'accord préélectoral sans réserve et présenté des candidats au 1er tour. Cette décision implique que désormais pour pouvoir contester un protocole d'accord préélectoral et ses dispositions, un syndicat doit soit ne pas l'avoir signé (et avoir émis des réserves s'il présente des candidats), soit avoir émis des réserves en cas de signature.
En signant un protocole sans réserve, l'action en contestation sera donc bien et irrémédiablement considérée comme irrecevable... Soyez vigilants! Auteure, Sophie RIOLLET-COGEZ, Juriste, Service Juridique, Secteur Juridique National UNSA, Pour toute question: