Il y a 2 ans, un CD mauve a été distribué aux radios tunisiennes. Il contient un morceau chanté par
Ahmed Mejri et Manel Amara. Ils y saluent le dictateur déchu. Sauf que le temps des fous du roi Zaba n'est pas révolu. Ahmed Mejri sera, demain, sur la scène de Carthage en première partie d'Alpha Blondy. Banales et superficielles, les paroles de «Chabab Al-Alam» sont estampillées sur un fond mauve. De quoi bien afficher la couleur politique: du benalisme cru. Fruit d'un panachage de trois langues, la diarrhée verbale est à l'image de la (in)culture prônée par la politique du président déchu. Mieux! Non seulement auteur de cette médiocre poésie novembriste, Ahmed Mejri l'interprète, en duo avec Manel Amara. Et il y a appelle ses auditeurs à «saluer zine echabab». De la variétoche en manque de créativité. C'est que ce morceau-hommage au tyran, sorti en 2010, s'inscrit dans la campagne de «L'Année Internationale de la Jeunesse». Cette action de propagande servait à maquiller un pouvoir autoritaire marginalisant les jeunes et les opprimant.