Le Conseil d'Etat était donc confronté à la question suivante: le juge administratif peut-il exercer un contrôle de constitutionnalité à l'égard d'un décret transposant directement une directive de l'Union européenne? Or il faut bien comprendre que le décret n'était que le miroir de la directive puisqu'il se bornait à reprendre à l'identique les dispositions de celle-ci. Dès lors, contrôler la constitutionnalité du décret revenait à contrôler la constitutionnalité de la directive. Calaméo - De quoi parle l’arrêt alitalia du 03/02/1989 rendu par le Conseil d'État. Autrement dit, le Conseil d'Etat devait déterminer si le juge administratif était compétent pour contrôler indirectement la constitutionnalité d'une directive européenne. La solution de l'arrêt Arcelor
Dans son arrêt Arcelor, le Conseil d'Etat retient deux fondements pour dégager sa solution:
l'article 55 de la Constitution selon lequel « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois ». En application de cet article 55, le Conseil d'Etat rappelle, dans la lignée de l' arrêt Sarran, que « la suprématie ainsi conférée aux engagements internationaux ne s'applique pas, dans l'ordre interne, aux dispositions de nature constitutionnelle ».
Arrêt Alitalia Fiche D Arrêt 24
L'article 189 du traité de Rome interdisant notamment les dispositions réglementaires incompatibles avec les « résultats à atteindre » de la directive. Arret Alitalia 1989 - Commentaire d'arrêt - gferex. Privée de réponse par l'administration, et puisque ce silence gardé pendant au moins 4 mois, valait refus implicite, la compagnie avait émit un recours pour excès de pouvoir contre ce refus devant le Conseil d'Etat, juge compétent en premier et dernier ressort pour les recours dirigés contre les décrets et actes réglementaires du gouvernement. La question de droit soumise au Conseil d'Etat était la suivante: Un requérant peut-il saisir le juge administratif de l'illégalité d'un règlement interne et ce relativement à une directive européenne transposée après l'adoption de ce règlement? Le Conseil d'État en assemblée statue en estimant que si un règlement, conforme lors de son adoption, devient illégal du fait d'une directive européenne, alors l'administration est
tenue d'abroger ce règlement manifestement devenu illégal et ce sans condition de délai.
Arrêt Alitalia Fiche D Arrêt Un
Faits: La
compagnie Alitalia demande le remboursement de la TVA, qui lui a été refusé par
l'administration en se fondent sur l'annexe II du code général des impôts. La
compagnie estime que cette décision est contraire aux dispositions européennes
relative à l'harmonisation des législations. Arrêt alitalia fiche d arrêt 14. La compagnie forme un recours en
annulation de la décision. Problème de
droit: Le conseil d'état peut-il abroger un acte administratif
illégal par rapport à une norme internationale qui s'applique en droit
français?
[Cliquez ici pour télécharger 20 fiches de révisions pour réviser efficacement le droit administratif! ] Le 8 février est décidément une grande date pour le droit administratif! Après le Tribunal des conflits en 1873 et son arrêt Blanco, c'est au tour du Conseil d'État de rendre le 8 février 2007 un grand arrêt. Arrêt alitalia fiche d arrêt 2. Effectivement, dans son arrêt Arcelor ( CE, Ass., 8 février 2007, n° 287110), le Conseil d'État précise les modalités du contrôle de constitutionnalité des dispositions réglementaires transposant une directive de l'Union européenne. Les faits
Une directive européenne du 13 octobre 2003 relative à l'environnent avait mis en place un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre dans l'Union européenne. Cette directive fut transposée en France par une ordonnance du 15 avril 2004 et par un décret du 19 août 2004 afin d'appliquer les quotas aux usines du secteur sidérurgique. La société Arcelor, directement touchée par ce décret, demanda au président de la République, au Premier ministre, au ministre de l'écologie et du développement durable et au ministre délégué à l'industrie, d'abroger ce décret.