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Référence:
9782952783613
État:
Nouveau produit
Un très beau texte militant de Romain Gary, sur le droit à la vie du plus grand mammifère africain. Plus de détails
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Fiche technique
Hauteur:
210 mm
Largeur:
100 mm
Épaisseur:
2 mm
Poids:
100 g
Couverture:
Couleur, par Laure Gomez
Impression:
Noir et blanc, illustrations en couleur par Laure Gomez. Langue:
Bilingue français/basque. Traduction en basque unifié par Piarres Errekarte. Nbr pages:
40
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Genre: Conte écologiste
Résumé: L'éléphant a toujours été pour Romain Gary le symbole pacifique et gigantesque d'une nature primitive sans laquelle l'Homme, ne rencontrant plus que lui-même, s'étiolera. Dans l'esprit de Romain Gary, ce qui est bon pour l'éléphant l'est aussi pour l'être humain. Dans la « Lettre à l'éléphant », parue en Mars 1968 dans le Figaro Littéraire, l'auteur redit avec force et de manière encore plus pressante à quel point sont liés dans cette société technicienne les droits de l'être humain et le droit à la vie de ce grand mammifère.
- Lettre à l éelephant
- Lettre à l éléphant 2017
- Lettre à l elephant paname
Lettre À L Éelephant
À l'occasion de la marche mondiale pour la protection des éléphants et des rhinocéros, ce dimanche 5 octobre 2014, nous attirons l'attention de nos lecteurs sur Romain Gary, l'auteur de Racines du ciel, (1956) un roman qui marqua le début de l'ère écologique et qui mobilisa l'opinion publique en faveur des éléphants. En 1968, Romain Gary, a aussi publié, dans le Figaro littéraire une Lettre à l'éléphant, dont voici quelques extraits:
«Vous vous demanderez sans doute en lisant cette lettre ce qui a pu inciter à l'écrire un spécimen zoologique si profondément soucieux de l'avenir de sa propre espèce. L'instinct de conservation, tel est, bien sûr ce motif. Depuis fort longtemps déjà, j'ai le sentiment que nos destins sont liés. En ces jours périlleux "d'équilibre par la terreur", de massacres et de calculs savants sur le nombre d'humains qui survivront à un holocauste nucléaire, il n'est que trop naturel que mes pensées se tournent vers vous. À mes yeux, monsieur et cher éléphant, vous représentez à la perfection tout ce qui est aujourd'hui menacé d'extinction au nom du progrès, de l'efficacité, du matérialisme intégral, d'une idéologie ou même de la raison car un certain usage abstrait et inhumain de la raison et de la logique se fait de plus en plus le complice de notre folie meurtrière.
Lettre À L Éléphant 2017
Il y a des années, j'ai rencontré un Français qui s'était consacré, corps et âme, à la sauvegarde de l'éléphant d'Afrique. Quelque part, sur la mer verdoyante, houleuse, de ce qui portait alors le nom de territoire du Tchad, sous les étoiles qui semblent toujours briller avec plus d'éclat lorsque la voix d'un homme parvient à s'élever plus haut que sa solitude, il me dit: "Les chiens, ce n'est plus suffisant. Les gens ne se sont jamais sentis plus perdus, plus solitaires qu'aujourd'hui, il leur faut de la compagnie, une amitié plus puissante, plus sûre que toutes celles que nous avons connues. Source: Texte complet de la lettre.
Lettre À L Elephant Paname
En effet, malgré un consensus scientifique sur les capacités cognitives et comportementales des éléphants, établissant que ces derniers ont besoin d'une structure sociale pour s'épanouir, qu'ils ressentent des émotions pour certaines similaires aux nôtres et qu'ils mènent une vie nomade, l'administration française et les exploitants de cirques et de zoos semblent résumer les impératifs biologiques des éléphants aux besoins de boire et de manger. Notre droit ne semble apporter que des réponses partielles, superfétatoires et inappropriées. Le flou juridique entourant la notion "d'impératif biologique" est une porte ouverte à l'exploitation des animaux. Heureusement, ailleurs dans le monde, la question de la reconnaissance de droits des animaux progresse. Le 21 mai dernier la Cour Suprême d'Islamabad au Pakistan, a jugé dans le cas de l'éléphant Kaavan détenu au zoo de la capitale, qu'il est établi que l'animal n'est pas simplement une "chose" ou une "propriété" et qu'à l'instar des humains, les animaux ont également des droits naturels qui devraient leur être reconnus.
Il semble évident aujourd'hui que nous nous sommes comportés tout simplement envers d'autres espèces, et la vôtre en particulier, comme nous sommes sur le point de le faire envers nous-mêmes. [... ]
J'espère que vous n'y verrez pas un manque de respect si je vous avoue que votre taille, votre force et votre ardente aspiration à une existence sans entrave vous rendent évidemment tout à fait anachronique. Aussi vous considère-t-on comme incompatible avec l'époque actuelle. Mais à tous ceux parmi nous qu'éc¦urent nos villes polluées et nos pensées plus polluées encore, votre colossale présence, votre survie, contre vents et marées, agissent comme un message rassurant. Tout n'est pas encore perdu, le dernier espoir de liberté ne s'est pas encore complètement évanoui de cette terre, et qui sait? si nous cessons de détruire les éléphants et les empêchons de disparaître, peut-être réussirons-nous également à protéger notre propre espèce contre nos entreprises d'extermination. Si l'homme se montre capable de respect envers la vie sous la forme la plus formidable et la plus encombrante - allons, allons, ne secouez pas vos oreilles et ne levez pas votre trompe avec colère, je n'avais pas l'intention de vous froisser - alors demeure une chance pour que la Chine ne soit pas l'annonce de l'avenir qui nous attend, mais pour que l'individu, cet autre monstre préhistorique encombrant et maladroit, parvienne d'une manière ou d'une autre à survivre.