Les veuves de cheminots, calfeutrées derrière leurs verrous, attendaient des nouvelles qui n'arrivaient jamais. Elles guettaient le passage du facteur. Une présence quotidienne de quelques secondes, de quoi aligner dix mots avant de retourner à la solitude de leurs abris. Le courrier, c'était plus souvent un faire part qu'une carte postale. Certaines avaient perdu la parole. Elles m'entendaient approcher, entrouvraient tout juste leur porte et m'observaient distribuer, patientes, à l'affût dans des halls sombres et des blouses vieillottes. Une ambiance triste qu'un simple bonjour parvenait pourtant à réchauffer. Joue de porc cure thermale. Pour quelques instants. Côté impair, au retour, le décor et l'autochtone changeaient. Cachés derrière le même genre d'immeubles se devinait des pavillons en meulière où se planquaient les rupins. Pas trop de passage, des rues calmes qu'on pouvait ignorer si on n'avait pas l'occasion de s'y perdre. Eddy Mitchell y possédait une baraque. La mairie communiste ne réalisait pas ses meilleurs scores de ce côté-là.
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Nous y organiserons une grande fête d'ouverture à laquelle vous serez tous conviés. Rutabaga apportera les bières, Fcp surveillera vos enfants, nounoursss sera le maître-nageur et Estyaah immortalisera l'événement pendant que Saer nettoiera les serviettes. Pour ma part, je surveillerais les cabines, pour faire peur aux pervers.
Il ne leur restait parfois que quelques pages. Autour du quinze du mois venait la cerise sur le gâteau. Les mandats des ASSEDIC et des allocations familiales. Je devenais le roi du pétrole. J'apportais du bonheur et de quoi remplir le frigo. On me le rendait bien. Dans ma musette, pas loin de vingt mille balles, le maximum autorisé. Quand je sonnais aux portes des élus de la République, elles tardaient rarement à s'ouvrir. Joue de porc crue francais. Je découvrais des intérieurs venus d'ailleurs, meublés de tapis et de coussins aux couleurs chatoyantes. Obligation de boire le thé, servi par des mains assombries au henné, et refuser les pourboires mirobolants qui auraient pu acheter un repas complet s'avérait délicat. Je faisais provision de sourires et de mercis pour la journée. C'est Mahmoud qui avait eu l'idée. Dans un quartier pareil, un braquage de facteur, ça paraîtrait presque naturel. Il avait à peine treize ans, mais chaque fois c'est lui qui me rendait mon vélo, suivi par sa cour de lieutenants en bas âge.