Alice flirte avec un joli garçon. La mère le met à la porte. Le précepteur appuie sur le bouton et la scène bascule en noir et blanc, et un vortex visuel et sonore entraîne Alice et les spectateurs du Royal Ballet au Pays des merveilles. Londres offre au monde son Alice au pays des merveilles. Bob Crowley, le décorateur qui a également signé avec Wheeldon An American in Paris au Châtelet en 2015, mène la danse. C'est un festival d'idées surprenantes, poétiques, prodigieuses, réjouissantes. La danse, par son pouvoir d'évocation, aurait pu faire naître, presque sans autres moyens, le pays des Merveilles. Cette production se situe aux antipodes: le décor fait tout, la danse s'y réserve une place qu'on jugerait trop petite, si le troisième acte ne la remettait enfin au centre. Dans une cérémonie où trônent le roi et la reine de Cœur, Wheeldon prend sa revanche, troussant des ensembles et des variations pour tous les personnages apparus au fil du récit, un peu à la manière des actes de mariage chorégraphiés par Marius Petipa. Entré en fonction l'année où Alice jouait ses merveilles pour la première fois sur la scène du Royal Ballet, Kevin O'Hare continue à trouver des histoires à faire raconter au ballet.
Alice Au Pays Des Merveilles Ballet Londres Covid
L'exposition "tente de répondre" à l'"impossible" question d'expliquer pourquoi Alice continue autant à inspirer après plus d'un siècle, explique Mme Reed. "C'est dû en grande partie au caractère très fort de l'héroïne", estime-t-elle, louant "l'incroyable détermination, le courage" du personnage devenu "iconique". Alice au pays des merveilles ballet londres covid. Alice "est assez forte pour s'opposer à l'autorité et se battre pour la justice", ajoute-t-elle. Une employée du Victoria and Albert Museum devant une installation, le 18 mai 2021 à Londres, avant l'ouverture de l'exposition "Alice: de plus en plus bizarre" / AFP Dans son œuvre préférée, le programme d'un spectacle donné par les Suffragettes à travers le Royaume-Uni, ces militantes revisitent le personnage d'Alice pour convaincre les femmes de réclamer le droit de vote. Pour Harriet Reed, "Alice est le symbole de l'émancipation et de la puissance féminine".
Publié le 14 févr. 2022 à 17:30 Mis à jour le 17 févr. 2022 à 12:09 Courtisée par le cinéma, « Alice », d'après le conte fantastique de Lewis Carroll, est tout autant une parfaite créature de scène. Emmanuel Demarcy-Mota en signa il y a peu une adaptation au théâtre et, avant lui, le chorégraphe Christopher Wheeldon une version acidulée pour le Royal Ballet de Londres. La tendance est souvent d'en faire un rêve éveillé pour (grands) enfants. La nouvelle production du Ballet de l'Opéra national du Rhin, à Mulhouse et Strasbourg, ne déroge pas à la règle avec son lot d'images « bigger than life » et de personnages fantasques entre chat dansant et dame de coeur. A Londres, la folie d'Alice au Pays des merveilles pour se déconfiner. Amir Hosseinpour et Jonathan Lunn soignent les ambiances plutôt que de suivre à la lettre l'oeuvre de Carroll. Bien leur en prend. Sur le plateau, « Alice » à tous les âges, très jeune (Manuela Pancallo), plus grande (Susie Buisson) ou dame respectable (l'actrice suisse Sunnyi Melles). Elle n'est, dès lors, jamais tout à fait à sa place dans ce monde d'adultes un rien rigide.
22h45, le 11 juillet 2020
A deux jours des cérémonies de la fête nationale, Jean-Marc Vigilant a des choses à dire sur la liberté et l'égalité. Né à Châlons-en-Champagne, son père sous-officier de l'armée de terre et sa mère infirmière sont tous deux Martiniquais. Elevé à Saint-Maixent-l'Ecole dans les Deux-Sèvres, il a longtemps rêvé d'être pilote. Impossible? Général Jean-Marc Vigilant, commandant de l'Ecole de Guerre : "J'étais presque toujours le seul noir". Non. Exceptionnel? Oui. Dix ans après le plan "Egalité des chances" pour accéder à la hiérarchie militaire, trois ans après l'arrivée de Florence Parly au ministère des Armées, elle qui a fait de la diversité et de la parité jusqu'au sommet des états-majors un combat, voici que le vivier des futurs généraux et amiraux se voit doté d'un général noir. Sa nomination s'est décidée bien avant que le débat en France sur les discriminations et le racisme ne revienne au premier plan. Le général Jean-Marc Vigilant livre ici sa première interview. Votre nomination à ce poste est-elle due à un besoin d'une plus grande diversité dans la haute hiérarchie militaire?
Jean Marc Noir.Fr
Je n'avais pas arrêté de lire, j'avais juste attaqué un monument qui demande du temps et de la concentration. Mais la lecture de Tokyo revisitée de David Peace rend au centuple les efforts consentis. 1949, dans une ville sous occupation américaine, Sadanori Shimoyama, nouveau président des chemins de fer japonais est assassiné. Dans un pays en proie à la misère, à la lutte contre le parti communiste, à la haine des étrangers, nombreux étaient ceux qui voulaient la peau du trop honnête Shimoyama. Jean marc homme noir. A commencer par les 100 000 cheminots que les autorités américaines, soutenues par les grands patrons japonais l'obligent à licencier. Entre 1949, 1964 à la veille des JO, et 1988 année de la mort de l'empereur, trois hommes vont enquêter sur ce meurtre: Harry Sweeney, flic américain originaire du Montana, Murota Hideki, privé chargé de retrouver un écrivain fasciné par l'affaire Shimoyama, et finalement Donald Reichenbach, traducteur, en poste à Tokyo pour le compte de l'espionnage américain depuis 1948.
La lecture de Tokyo revisitée demande donc du temps, et même du temps de cerveau disponible car il faut un minimum de concentration. Non que l'histoire ou l'écriture soient compliquées. Mais le style, hypnotique, incantatoire donne envie de s'arrêter souvent, et presque de lire à haute voix pour vérifier comment le rythme que l'on sent, qui transporte, fonctionne à l'oral. A ce sujet deux remarques. La première, chapeau monsieur Jean-Paul Gratias. Garder en changeant de langue cette qualité rythmique plus proche de la poésie que de la prose, respect et admiration. La deuxième, j'ai raté la rencontre avec David Peace à Toulouse, mais il parait que le voir et l'entendre lire son texte est une expérience marquante. «J’ai un trou noir» : les 1001 versions de Jean-Marc Reiser, tueur présumé de Sophie Le Tan - Le Parisien. Je suppose que l'on peut être immédiatement expulsé du bouquin si on n'est pas emporté par le flot. Et d'ailleurs habituellement je préfère les styles qui font dans la simplicité et la fausse impression d'évidence que ceux que l'on pourrait qualifier de plus « littéraire » (parce que c'est aussi très littéraire de faire simple).